C’est une première dans le monde arabe : les bonnes à tout faire du Liban se sont syndiquées. Corvéables à merci pour un salaire de misère, parfois battues, voire violées et poussées au suicide, les employées de maison, d’origine asiatique ou africaine, ont décidé de dire « assez ». Dimanche 25 janvier, dans une salle de mariage de la banlieue de Beyrouth, 200 d’entre elles, issues des communautés sri-lankaise, philippine, bangladeshie ou encore sénégalaise, ont participé au congrès fondateur de leur organisation.
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Dans une ambiance fiévreuse, où la fierté de redresser la tête se mêlait à la crainte d’être sanctionnée par les autorités, les toutes petites mains de la société libanaise ont élu leurs représentantes. « Leur principale revendication, c’est d’obtenir une réforme de la loi du travail, dont elles sont scandaleusement exclues, explique Castro Abdallah, secrétaire générale de la Fédération nationale des syndicats des ouvriers et des employés au Liban (Fenasol), qui parraine l’initiative. Leur travail doit être mieux encadré, avec des horaires et un salaire décents. Nous autres Libanais, aimerions-nous que nos enfants, qui partent souvent travailler à l’étranger, soient traités comme ces femmes ? »
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Au Liban, les bonnes se rebellent
Le Monde | * Mis à jour le | Par Benjamin Barthe (Beyrouth, correspondant) Exploitées, sous-payées, parfois violentées, les employées de maison ont créé leur syndicat. Le ministre du travail...
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