La rivière Massacre ainsi nommée suite au massacre d'Haïtiens, programmé par le dictateur Trujillo ( paradoxalement lui-même d'origine haïtienne)
|
Comme première étape d’un plan d’action visant à préserver la paix entre les deux peuples nous vous demandons de bien vouloir offrir votre signature électronique à la correspondance ci-dessous adressée à l’ancien président Leonel Fernandez.
Vous n’avez qu’à nous envoyer par retour de courriel :
Nom et prénoms :
Occupation actuelle
Institution le cas échéant
Pays
Tout doit être fait le plus rapidement possible pour l’acheminer le lundi 16 avant midi.
Merci de votre appui.
Honorable Dr Leonel Fernandez Président du parti de la Libération Dominicaine (PLD)
Mr le président,
Malgré que, lors des élections présidentielles de 1996 en République Dominicaine, vous ayez bénéficié de la campagne anti-haïtienne la plus haineuse depuis la dictature de Trujillo, votre arrivée au pouvoir avait été favorablement accueillie des deux côtés de l’île parce qu’elle semblait représenter un renouveau dans la vie politique dominicaine, susceptible de permettre aux rapports binationaux de prendre une nouvelle direction.
Certainement vos trois mandats (1996-2000, 2004-2008, 2008-2012) ont été marqués par quelques initiatives louables dont le don de l’Université Henri-Christophe à Limonade, dans le cadre de la reconstruction qui a suivi le séisme en Haïti. Cependant, ils ont été à la fois lourdement entachés par des évènements les uns plus ignobles que les autres, à cause de votre ambivalence.
En cette pénible circonstance du meurtre atroce de Claude Jean Harry, le 11 février 2015 à Santiago, qu’il nous soit permis d’évoquer ici la mémoire des victimes haïtiennes de graves violations de droits humains par des militaires a Guayubin en juin 2000; des accrocs xénophobes de Hatillo Palma en 2005, de Carlos Nerilus en 2009.
Dans le plus pur style du Ku Ku Klan, le corps pendu de ce jeune cireur de bottes, avec des marques de violence, a provoqué les pleurs des Dominicains qui le connaissaient, le rejet de la société et la douleur de la communauté haïtienne toute entière. Toute tentative de chercher un bouc émissaire parmi les compatriotes de la victime est indécente et révoltante.
Avec indignation, nous portons à votre attention que cette action déshumanisante est une conséquence de trop de la croisade anti-haïtienne lancée pour vous appuyer et qui n’a cessé depuis de prendre de l’ampleur. Ses porte-paroles les plus radicaux ont occupé avec vous et occupent jusqu’à présent d’importants postes gouvernementaux sur la base d’alliances avec le PLD.
Nous vous économisons le temps de décrire ici les coïncidences de leurs positions avec les vôtres sur le dossier migratoire et particulièrement le droit à la nationalité des dominicains d’origine haïtienne avant la réforme constitutionnelle de 2010.
Nous voulons seulement rappeler que, jusqu’à votre dernier mandat, la présidence autorisait, à l’encontre de la loi du travail, l’usage d’un pourcentage plus élevé de travailleurs migrants que de nationaux tant dans l’agro-industrie comme sur les chantiers de construction des grands projets de l’État.
Face à la gravité de la situation, nous sollicitons vos bons offices, en votre qualité de leader du parti de Juan Bosch et de vos sympathisants, afin de prendre en main une situation qui dégénère, sinon l’histoire retiendra votre lourde responsabilité dans un nouveau massacre d’Haïtiens en République Dominicaine avec des répercussions évidentes pour la paix et la souveraineté des deux pays.
En dernier lieu, tenant compte de votre présence active sur la scène internationale, nous vous exhortons sincèrement à réfléchir sur la question de savoir si politiquement et moralement l’anti-haïtianisme serait votre meilleur cheval de bataille électorale en cette occasion.
Nous vous remercions, Monsieur le Président, de l’attention que vous porterez à la présente et vous prions d’agréer nos salutations distinguées.
Commenter cet article