Ces élites ont pris le relais des colons blancs dont ils ont largement adopté les pratiques.
Encore de nos jours, ils constituent moins une classe entrepreneuriale qui crée de la richesse et développe l’économie qu’une caste de rentiers, de commerçants, de propriétaires terriens, assis sur leurs privilèges. La coupure est encore présente, comme si deux peuples coexistaient sur le même territoire.
Cette coupure, je l’ai ressentie, avec malaise, lors d’un excellent spectacle d’un groupe haïtien très connu, RAM, à l’hôtel Oloffson, l’hôtel le plus pittoresque de Port-au-Prince. Le chanteur du groupe, Richard Morse, de père portoricain et de mère haïtienne, connu d’abord comme musicien protestataire lors de la dictature de Cédras, chante en créole de la mizik rasin, de la musique racine, inspirée des traditions vaudoues.
Richard Morse est aussi le patron de l’hôtel. C’est aussi le cousin de l’ancien président, Michel Martelly, et il a fait partie de son gouvernement, ce qui donne l’impression qu’on est dans un petit monde tissé très serré. Et dans la salle, des Haïtiens surtout mulâtres, des étrangers, surtout des coopérants – Médecins sans frontières et autres – dont les jeeps remplissent le parking. Comme si on était sur une autre planète, dans une bulle, coupée du reste du pays.
Ajoutez à cela le fait qu’Haïti a perdu une bonne proportion de ses citoyens les plus prometteurs qui ont quitté le pays, pour fuir les dictatures ou pour aspirer à une vie meilleure.
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La grandeur passée d'un pays déchu - La Presse+
Il y a, dans le nord d'Haïti, une spectaculaire forteresse, construite au tout début du XIXe siècle, perchée sur les hauteurs, pas loin de Cap-Haïtien, dans le nord du pays, que l'on rejoint a...
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