Mais retenez votre respiration ! Les militaires/makouts vont nous bousiller les 8 premières années de transition, de 1986 à 1994 :
• 5 coups d’État ou tentatives : (Namphy, Avril, Rébu, Lafontant et Cédras);
• 3 élections présidentielles: (une noyée dans le sang, la mascarade «manigatesque» et le triomphe d’Aristide);
• 7 chefs d’État, un seul élu démocratiquement (Namphy x2, Avril, Trouillot, Aristide, Jonassaint, Nérette).
Avec une moyenne de longévité d’à peine un an par mandat de chef d’État, le pays n’a jamais été gouverné. En 8 ans, les militaires ont tué la démocratie dans l’œuf. À chaque fois, ils couvaient de nouvelles aventures qui n’ont jamais éclos.
C'est pour la première fois que je lis, énoncé par un journaliste haïtien, une analyse montrant le boycott systématique de la transition démocratique par l'extrême droite haïtienne.
Cependant, il y a quelques omissions. Il ne s'agit pas des "militaires/makouts." Mais du secteur militaro/makout/duvaliériste. Ce secteur comprend une bonne partie de la dite oligarchie économique haïtienne. Entendez par là les commerçants de l'importation et de la sous traitance; auxquels il faut ajouter les fonctionnaires de l'Etat, lesquels géraient le pays en maîtres et "saigneurs " pendant 29 ans.
La toute nouvelle née démocratie a été dès l'âge du biberon empoisonnée par ceux qui refusaient de la laisser vivre. Et, par conséquent de laisser la population respirer en créant un cadre pouvant favoriser ses conditions de vie.
Ce secteur militato/makout/duvaliériste qui a toujours vécu dans la violence, la pratique des abus et de prébendes- était ( et est encore) totalement allergique aux questions de respect, de dignité, d'équité, de justice. Ces habitués du "gwo ponyèt" ne pouvaient pas accepter d'envisager que la population puisse avoir des droits.
Il suffit d'écouter ici, le verbe violent d'un Gonzague Day, fils d'un préfet duvaliériste, pour constater à quel point, la notion de respect des droits et de devoirs est étrangère à ces gens-là.
Il suffit de constater combien, depuis la mise au pouvoir en 2011 par l'International et ses alliés locaux- via Martelly- de ce secteur, à quel point la vulgarité, la trivialité, la rapacité, la concupiscence s'affichent à la tête du pays, portées par ceux-là même qui occupent des postes dans l'exécutif et le législatif : présidents, conseillers, ministres, maires, sénateurs, députés, etc.
Autre omission le rôle déterminant dans ce boycott, joué par la bande de ses confrères journalistes, tous enracinés dans l'extrême-droite, sinon réactionnaires dans l'omission des faits, l'interprétation mensongère et la révision de l'histoire, jusqu'à présenter 29 ans de dictature comme un temps béni de paix et de prospérité : les fameuses rues propres et les 80% d'analphabètes représentant le paradis sur terre.
Il suffit de constater à quel point ces journalistes eux-mêmes appuient écarts et abus.Par exemple la déclaration du magistrat des Cayes G. Fortuné, déclarant qu'en d'autres temps le journaliste qui avait critiqué l'état insalubre de la plage aurait été en d'autres temps "mangé" ou "fait disparu", aurait dû provoquer un mouvement de solidarité de la confrérie avec ce journaliste menacé. Eh bien non ! La confrérie a continué à l ouvrir ses micros à G. Fortuné pour qu'il répète ses insanités, à le flatter..
Il suffit de voir avec quel enthousiasme, ils ont défendu bec et ongles, le projet non seulement absurde mais criminel de re-mobilisation de l'armée.
Projet absurde, parce que comme le note ici, Fernando Estimé, le budget du pays est tellement exsangue, que même sans les vols perpétrés par les " zotorite", même avec l'appui apporté par l'international, il est inadéquat aux besoins du pays. Ajouter à cette situation de faillite économique, les frais de fonctionnement d'une armée est proprement criminel. C'est enfoncer un clou dans une blessure.
Cette propagande pro-armée, faite par des journalistes comme Frantz Exantus, qui disait attendre avec impatience le moment où il verrait sur le Champ-de-Mars défiler des militaires montre l'infantilisme et l'absence de conscience du bien collectif propre à ce secteur macouto/militaro/duvaliériste. Et, ne parlons pas de cette manière cavalière de s'exprimer avec ses invités, ici, comme si le fait d'animer une émission faisait de lui un cacique... Imagine t-il une seconde, ce qui serait de lui et de son émission si les différents acteurs de la vie socio/politique du pays refuseraient de s'y rendre ?
Autre omission, : le rôle des dits-intellectuels en 2004 et le support apporté à Martelly.
Dans l'analyse d'Aly Acacia manque également la part de la CI dans l'échec programmé de cette transition démocratique.
Bref, après avoir" bousillé" la transition démocratique et pendant plus de 26 ans créé et encouragé le désordre et l'anarchie dans le pays, ce secteur macouto/miliataro/duvaliériste, avec audace et cynisme, brandit comme bouc émissaire " la gauche", responsable de tous les maux actuels du pays.
La gauche ? Elle représente quoi en Haïti ? Une petite poignée de gens dépourvus d'argent, d'armes et de media. Car, comme disait justement Jean Dominique : " nous avons lutté pour la liberté d'expression et elle nous a été prise."
C'est donc, cette transition démocratique dans le moteur de laquelle a été mis du sable pour l'enrayer, c'est donc tout le système qui a été depuis 1986, et est encore, au service des forces réactionnaires. Vous rendez-vous compte qu'il est bruit que ce serait Martelly qui choisirait les ministres les plus importants ! Martelly ? Ou bien ceux qui l'utilisent comme paravent pour s'accaparer les ressources minières du pays ?
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... Est-ce urgent de renverser le président Jovenel Moise ?
Évidemment, la démocratie ne se résume pas uniquement aux élections, au parlementarisme et au multipartisme. Bien entendu, "la démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est co...
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