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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Haïti. Une conférence nationale pour mettre fin à l'exclusion et au quasi-apartheid ?

Publié par siel sur 28 Décembre 2018, 18:10pm

Catégories : #Ayiti actualités

Deux exemples pris dans l’agriculture et dans l’environnement permettent d’illustrer la thèse selon laquelle la question sociale réside, avant tout, dans l’exclusion des masses rurales. Étant donné que les paysans vivent essentiellement de l’agriculture (au sens large) et de l’exploitation des ressources naturelles au sens restreint, comme au bon vieux temps de la chasse et de la cueillette, il n’est pas interdit de simplifier au maximum, au risque de trop caricaturer, mais cela permet de fixer les idées.

Le café était, il y a longtemps, fortement taxé à l’exportation. Si un sac de café valait 100 unités d’une monnaie quelconque sur le marché international, le paysan recevait 20% du total et les intermédiaires (l’État, l’agro-exportateur, le spéculateur et leurs alliés) se partageaient les 80% restants. C’est à peu de choses près la situation inverse au Costa Rica. Paul Moral, en 1887, a été le premier à dénoncer ce problème. Il ne fut jamais entendu, malgré les rappels de nombreux agronomes, dont le Professeur émérite Pierre Sylvain, l’un des meilleurs experts internationaux en caféiculture, lequel, avant de mourir, fit don de sa bibliothèque personnelle à la FAMV (Faculté d’Agronomie et de médecine vétérinaire). Ce n’est qu’en 1987, un siècle après, que Paul Moral a été entendu. Mais il était trop tard. Aujourd’hui, la RH importe du café tandis que le Costa Rica figure parmi les grands exportateurs de la région.

Ce qui s’est passé avec le café risque d’arriver à nouveau avec la mangue qui a remplacé le café comme principale denrée d’exportation. Faute de stimulants économiques, les paysans ne peuvent pas remplacer les manguiers trop vieux par de jeunes pousses améliorées. Encore une fois, les exportateurs de mangues jubilent tandis que le paysan agonise. Les rares producteurs de mangues qui ne sont pas des paysans pensent, à tort, qu’ils peuvent engranger de bonnes récoltes pendant que le peuple a faim. Or, on sait depuis le cardinal Richelieu qu’un pauvre qui réfléchit est forcément un mécontent. Ceux qui ont peur de la CNS nagent à contre-courant de l’histoire pour cacher une vérité séculaire qui grandit au fur et à mesure qu’on l’ignore.

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