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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Un jeune Duvalier et le passé oublié d'Haïti - Par Anne F. Fuller

Publié par Anne F. Fuller sur 1 Mars 2019, 19:52pm

Catégories : #DUVALIER, #PEUPLE sans mémoire..., #AYITI EXTREME DROITE

Quand j'ai rencontré Zeïla à l'été 2015, elle avait 85 ans, quoiqu'elle n'aurait pu me le préciser ainsi. "Je ne sais pas quand je suis née", avait-elle dit, "mais c'était avant le Président Vincent". En Haïti, les adultes qui n'ont pas fréquenté l'école et qui n'ont jamais eu de certificat de naissance estiment souvent leur âge selon le président au pouvoir à l'époque. Sténio Vincent avait prêté serment le 18 novembre 1930, sous l'Occupation Américaine qui dura jusqu'en 1934.

Après que l'agent de la police locale Bébé eut incendié les maisons de la famille, nous raconta Zeïla, elle dit à sa mère, "je vais me rendre à Belle Anse. Je ne vais pas rester ici à attendre qu'ils reviennent me chercher. Je descends auprès de l'État". Les habitants des campagnes en Haïti utilisent ce mot de l'État, leta en créole, pour désigner tous ceux qui leur paraissent bien au-dessus des citoyens ordinaires, hommes ou femmes, du président au préposé des contributions ou à l'agent de police.

Bébé était leta dans une faible mesure. Il devait rendre compte au Lieutenant Louis Joseph, le commandant militaire, à Belle Anse, au chef-lieu de la commune. Plus puissant encore que le Commandant Louis, ainsi qu'on l'appelait, était André Simon, député au parlement, désigné par Duvalier pour être son représentant personnel dans la zone.

Zeila Madombe, August 2, 2015 (Photo de Anne Fuller).

Zeila Madombe, August 2, 2015 (Photo de Anne Fuller).

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