Quand la peur le dispute à la haine
Pendant cette année terrible, on pouvait passer un merveilleux été. Revenir, par exemple, dans sa maison de Kansas City. Dans un quartier où prolifèrent les pelouses vertes tondues de près et les manoirs que l’on jurerait avoir été construits pour des barons. Passer tranquillement le mois d’août à lire des romans, à faire du bricolage, à regarder de vieux films, à boire du vin du Missouri. Il était possible d’oublier ainsi qu’une pandémie mortelle continuait de se répandre et qu’un effondrement économique encerclait ce petit monde prospère et paisible. Car le matin le ciel continuait à briller, les fleurs à exhaler leurs parfums, la circulation à demeurer fluide. Tout invitait à grimper sur son vélo, à emprunter des pistes cyclables silencieuses dans une des plus belles villes des États-Unis. Cependant, une fois cet exercice terminé, il suffisait de se connecter à Twitter et d’aller chercher le journal qu’un livreur venait de lancer devant l’entrée, et alors…
Bim. Tout y était, comme le jour d’avant : panique, confusion, accusations, dénonciations. Des vidéos d’individus s’invectivant en public, de blondinets en treillis brandissant des armes de guerre, d’automobilistes fonçant dans des groupes de manifestants, de personnages hystériques récitant les textes fondateurs de la nation en tentant de s’accrocher à leur santé mentale. À chaque jour ses nouveaux symptômes de dégénérescence et, au-delà, l’impression grandissante que plus personne ne comprend vraiment ce qui se passe.
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