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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


AYIBOPOST. "Dans la litanie des malheurs qui assaillent ce pays, comment trier ses peines, choisir son indignation, prioriser ses tragédies, sans maudir l’humanité ?

Publié par siel sur 26 Décembre 2020, 15:24pm

Catégories : #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ROSE RAKET, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Trois faits. Ils ne sont sélectionnés ni par ordre d’importance ni parce qu’ils mettent en scène une vérité non connue. Comment décanter l’important de l’anodin de toute façon ? Dans la litanie des malheurs qui assaillent ce pays, comment trier ses peines, choisir son indignation, prioriser ses tragédies, sans maudir l’humanité ?

Trois faits en trois jours non successifs. Jeudi. Vendredi. Samedi.

Le premier symbolise l’univers confiné, forcé par le Coronavirus, et vécu dans ses effets par de nombreux Haïtiens.

C’était le 10 décembre. Un homme raide, surplombé d’un portrait immense du président Jovenel Moïse, surgit dans une conférence « virtuelle » de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH). Rockefeller Vincent lit mal, mais ses mots pèsent lourd. « Certaines organisations [de défense des droits humains] sont utilisées comme outil de déstabilisation pour discréditer, délégitimer, créer un environnement favorable à la violence afin de faciliter l’exécution d’un coup d’État », dit-il, la tête plongée dans son discours préparé d’avance.

Dans cette charge monumentale, qui rend ces institutions responsables, au moins en partie, du chaos haitien, un seul mot fait défaut. Il se trouve à l’article premier du décret sur la sécurité publique, sorti dans le Moniteur le 26 novembre dernier. Ce nouvel instrument juridique ne fait guère dans la dentelle. Le terrorisme y est puni de 30 à 50 ans de prison et d’une amende qui va jusqu’à 200 millions de gourdes. Les organisations coupables risquent la dissolution, pure et simple.

Qu’ont fait les institutions de défense des droits de l’homme pour mériter telle considération ? Elles ont rédigé des rapports, pour reprendre les mots de Me Vincent. Précisément, elles documentent des instances graves de violations de la dignité humaine, des droits à la vie et à l’épanouissement du peuple haïtien. Elles mettent en lumière, dénoncent souvent, la collusion entre le pouvoir en place et les escadrons de la mort. Elles dévoilent ce que l’administration aurait préféré taire.

C’est donc désormais acté. Il ne s’agit plus d’insinuations. De menaces. D’intimidations ou de coups bas. Quiconque défend les droits humains sous l’administration de Jovenel Moïse peut être considéré comme terroriste, et de ce fait, il nuit gravement à la bonne marche du pays.


Rockefeller Vincent participe à une conférence de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) via Zoom

Le second fait amplifie le premier. Il prend place à la radio, lors d’une interview express, le 12 décembre. Des rumeurs laissaient entendre que le groupe Nu-Look allait se produire pour le compte d’un bandit notoire, connu pour ses nombreux kidnappings. L’affaire prenait des proportions, donc Akinson Bélizaire, manager du groupe, devait réagir. Et il a réagi avec vigueur. « Je fais un business », déclare Zigizag Zagalo. « N’importe qui peut m’appeler », a-t-il poursuivi avant d’expliquer qu’il est parfois « plus favorable » de jouer pour les kidnappeurs, parce qu’on est mieux protégés.

L'article dans le lien.

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