PARIS. Hier jeudi, place de la Concorde, la grève des éboueurs se poursuit. "C'est abusé,...

Publié par siel sur 17 Mars 2023, 19:01pm

"...c'est abusé" s'écrie une femme haïtienne qui d'une voiture filme la rue.

Ce qui me donne l'opportunité de faire quelques remarques :

1- Quand on méconnait une langue on risque d' utiliser les mots n'importe comment dans la mesure où 'on répète sans comprendre. " C'est abusé est une expression utilisée surtout par les jeunes, exprimant leur indignation face à une injustice. Par exemple, vous pouvez dire " c'est abusé" en voyant passer les véhicules des cortèges présidentiels ( MARTELLY,PRIVERT, JOVENEL, ARIEL) comprenant une théorie de véhicules qui font du bruit, bousculent les voitures des citoyens, blessent et même parfois tuent des passants.

Si vous décrivez ce scénario meurtrier des cortèges des salauds qui gouvernent Haïti à des jeunes - par exemple mes petits-enfants- tout naturellement, sans même réfléchir à deux fois , ils vont s' exclamer " c'est abusé", parce que les. jeunes instinctivement sont contre les abus. Sauf bien entend quand ils ont eu une mauvaise éducation dans la famille et à l'école qui les a dressé à coups de" kokomakak" à être du côté du plus fort, à penser que la lâcheté et le sousouisme sont des vertus dans la mesure où leur pratique permet de s'enrichir. Ecoutez la différence entre le dit de ces jeunes filles et jeunes gens et ceux de cette femme.

La personne qui s'écrie " c'est abusé, c'est abusé" aurait du vous dire en introduction - puisqu'elle joue à la journaliste- qu'il y a une grève des éboueurs et que de plus les éboueurs bloquent le plus grand incinérateur de l'Europe. il y a un autre truc qui manque totalement dans les media haïtiens ce sont les humoristes qui offrent une lecture politique mais dédramatisée des événements. Cette dame ne sait pas e qu'est le 49.3 et pourquoi son utilisation par le gouvernement est considéré comme in déni de démocratie et provoqué la colère des gens.

2- Ce " c'est abusé, c'est abusé" et le " ce n'est pas Haïti" exposent d'une part les méfaits de la mauvaise éducation haïtienne : répéter sans comprendre, utiliser hors du contexte. Et son corollaire l'absence totale de culture politique remplacée par sensationnalisme, sentimentalisme et niaiseries - quand ce n'et pas injures et grossièretés.

Bien sûr que ce n'est pas Haïti où les ordures sont dans la rue non pas à cause d'une grève des travailleurs mais à cause du désintérêt des "zotorité" pour la santé publique et la propreté environnemental. Bien sûr que ce n'est pas Haïti où des étudiants ne manifestent pas même quand l'un des leurs est froidement assassiné, où si une scène comme celle qui s'est passée à l'Assemblée nationale avait eu lieu, les marchands de micro se seraient tous jetés comme mouches sur viandes au marché pour dire tout le mal qu'ils pensent des députés frondeurs. Et faire croire à la population qu'ils sont des moins que rien, des aigris qui n'auraient pas reçu l'argent pour appuyer le projet de réforme des retraites du gouvernement. Imaginez ça, ces lâches qui squattent toutes les antennes de radio en Haïti à quelques exceptions près, avaient fait croire à la population que S. Benoit qui se dérouillait pour essayer d'arracher une augmentation de salaire était pratiquement un nul-voire un voleur.

Bien sûr que ce n'est pas Haïti où j'ai entendu qu'une écolière avait été brûlée vive parce qu'elle résidait dans le quartier d'une bande ennemie et où il n'y a aucune manifestations contre le gouvernement malgré les crimes commis quotidiennement et l'insécurité.

3- Cette dame ne sait pas que si en France l'école est gratuite, s'il y a des crèches, si la fac est quasiment gratuite, s'il y a une sécurité sociale, si elle même peut-être touche des allocations familiales, vit dans une habitation à loyer modéré (HLM), si les transports en commun, les trains facilitent ses déplacements c'est parce que la population a lutté pour obtenir ces droits et commodités. Et que si aujourd'hui cette population refuse le report de la retraite à 64 ans, c'est tout simplement parce qu'elles estime qu'elle contribue par son travail à la construction du pays et qu'en échange elle a droit à s'arrêter de travailler plus tôt.

Je pense à Morvan qui à plusieurs reprises à rappeler à ses auditeurs haïtiens que ce sont les Canadiens qui ont travaillé pour créer leur pays, leurs lois, que ce n'est pas un truc tombé du ciel mais le fruit d'un long processus qui comprend de nombreuses luttes.

Par ailleurs, j'ai entendu l'un des "marchands de micro" L. DÉSIR déclarer que les Haïtiens ne paient pas d'impôts. Mezanmi, que faire avec ces personnes ? Dîtes-moi ? Le "journaliste" ignore ce qui s'appelle l'impôt indirect, il ne sait pas que tous les citoyens versent des taxes à l'État sur chaque produit de consommation qu'il achète. Comment ce type croit que l'État fonctionne ? Seulement avec les bénéfices des douanes et l'aide internationale ? On ne passe des impôts qu'à la mesure de ces revenus. Par contre tout Haïtien qui vit aux USA et consomme paie des impôts indirects.

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