![]() | Intéressant ces histoires d'ordures dans les villes. Port-au-Prince connaît ce problème depuis Aristide. Et encore aujourd'hui malgré les nouvelles bennes et l'argent débloqué par la France et le Venezuela, la situation reste plus ou moins la même. L'Union européenne a signifié mercredi au gouvernement italien qu'elle "suivait de très près la situation dans la région Campanie" et qu'elle déciderait "dans les prochains jours s'il convient de prendre de nouvelles mesures". "Je ne suis pas seulement préoccupé, mais aussi alarmé par la situation des déchets à Naples", a déclaré vendredi à des journalistes le président de la République Giorgio Napolitano, qui est originaire de Naples. Le gouvernement de Romano Prodi a pour sa part évoqué "la nécessité d'une grande et ferme unité des institutions" dans la mise en oeuvre "des actions, inéluctables, qui sont entreprises concernant les déchets", c'est-à-dire la mise en service de décharges supplémentaires. Dans un communiqué, le gouvernement a ainsi stigmatisé les actions d'habitants d'une commune à l'ouest de Naples, Pianura, qui bloquent depuis plusieurs jours les accès du centre de traitement des déchets pour refuser sa réouverture, craignant nuisances et pollution. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les manifestants ont incendié quatre autobus à l'entrée de la décharge. Vendredi, dans la principale artère de Naples, des militants d'Alliance nationale (droite conservatrice) ont symboliquement pendu dans les arbres une vingtaine de mannequins, avec des pancartes appelant à la démission de la maire de la ville Rosa Russo Iervolino. Au cours de la nuit, à Naples et à sa périphérie, les pompiers sont également intervenus plusieurs dizaines de fois pour éteindre des feux allumés par des habitants excédés par l'accumulation des ordures devant leur porte. Quelque 2.000 tonnes d'ordures s'entassent dans les rues de Naples et ses environs ces derniers jours en raison notamment de dysfonctionnements des centres de traitement, un problème récurrent depuis 1994. Outre la saturation de nombreux centres de retraitement, certains d'entre eux ont dû être fermés par la justice en raison de leur infiltration par la Camorra, la mafia locale, particulièrement implantée dans le recyclage des déchets. La Commission européenne a engagé en juin des poursuites à l'encontre de l'Italie en raison du dangereux amoncellement de milliers de tonnes de détritus dans la région de Naples, estimant que la situation dans la région constituait "une infraction à la législation communautaire en matière de déchets". |
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