Le titre est un peu sarcastique voire méchant
mais il est à la hauteur de la parodie mise en place par Martelly, toujours au meilleur de sa forme quand il s'agit de jouer la comédie Métier oblige.
La question préoccupante qui vous taraude l'esprit, même quand vous êtes une pessimiste- optimiste, c'est jusqu'à quel niveau d'indignité sont capables de tomber les hommes politiques haïtiens ?
Combien de mascarades sont-ils capables de mettre en scène pour justifier leurs crimes ?
Et, plus alarmant encore, combien de profils du type Gourgue dans la nouvelle génération de candidats aux élections présidentielles, sénatoriales, etc. ?
Un ex-candidat à la présdence de la République se retrouve , sans scrupules, face à ceux qui ont tué des électeurs en 1987, des pauvres gens qui se sont laissé convaincre que leurs choix pourraient compter.
Ce monsieur se retrouve, dans un salon, avec ceux qui ont organisé ces crimes dans le cadre d'une séance d'amnistie organisée par Martelly, qui comme vous le savez, dès son arrivée, en tant qu'amoureux de Duvalier J-Cl et du système dictatorial, a préconisé qu'on jette l'éponge sur les crimes de la dictature.
Ce qui comprend également poser le voile de l'oubli sur sa participation active au coup de 1991.
Combien de morts déja ?
Bof, une bagatelle...
Dîtes-moi comment Gourgue, lui même bien vivant, peut-il se prévaloir d'une quelconque légitimité pour parler au nom des victimes de réconciliation?
Elles lui ont confié un mandat ?
Et puis, peut-on se réconcilier avec des gens auxquels ont n'a jamais fait du tort ?
Les assassinés de la Ruelle Vaillant, avaient-ils porté un quelconque préjudice à Messieurs Avril, Raymond, Supplice et le reste qu'il leur faudrait se réconcilier avec eux?
Etait-ce un crime de s'être rendus aux urnes ?
Eh bien, Gourge a un anneau chez l'orfèvre, parce que lui-même, ce paragon de vertu, s'était auto-proclamé président à la suite d'élections remportées par Aristide.
Il n'avait pas tué, certes, mais il s'était engagé sur un chemin anti-démocratique similaire à celui de ceux qui l'ont amnistié.
-Allez, entre potes, je vous pardonne, vous me pardonnez et on n'en parle plus.
-Okay pour le deal ?
-OK. Affaire classée.
Signalons qu'à cette rencontre cordiale qui scellait le sort des victimes de la Ruelle Vaillant se trouvaient des représentants éminents du duvaliérisme, ex-ministres, militaires et consorts. Sinistres personnages, sinistre photo.
Comme vous le voyez, ce n'est pas demain la veille- peut-être dans une vingtaine d'années quand les principaux responsables seront décédés, qu'on verra se créer une Commission Justice et Vérité en Haïti. VoiR République Dominicaine : une commission pour faire la lumière sur les crimes de Trujillio
En Haïti, la justice, le respect, la dignité, la simple décence sont foulés au pied.
Les mêmes qui sont dans l'incapacité de regarder l'histoire sans la falsifier, de faire leur mea culpa, de s'excuser auprès de la population Le président Martelly et la gestion de la crise dominico-haïtienne, versus celle de Medinamentent sur les tenants et aboutissans de la crise avec la RD.
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