Arnaud Robert
Suite à un entretien paru dans «Le Temps» où il critiquait l’action de l’ONU et des ONG, Ricardo Seitenfus a été débarqué
La réaction a été immédiate. Suite à un entretien accordé au Temps (LT du 20.12.10), le représentant de l’Organisation des Etats américains (OEA) en Haïti a été débarqué de ses fonctions. Ricardo Seitenfus, docteur en relations internationales, paie sans doute son attaque violente contre les échecs de l’intervention onusienne et de l’aide non gouvernementale sur l’île caraïbe.
«On ne résout rien»
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Voici l'entretien avec le journal Le Temps qui aura poussé à " débarquer" Ricardo Seitenfus, representant de L'OEA en Haïti :
«Haïti est la preuve de l’échec de l’aide internationale»
Le Temps: Dix mille Casques bleus en Haïti. A votre sens, une présence contre-productive…
Ricardo Seitenfus: Le système de prévention des litiges dans le cadre du système onusien n’est pas adapté au contexte haïtien. Haïti n’est pas une menace internationale. Nous ne sommes pas en situation de guerre civile. Haïti n’est ni l’Irak ni l’Afghanistan. Et pourtant le Conseil de sécurité, puisqu’il manque d’alternative, a imposé des Casques bleus depuis 2004, après le départ du président Aristide. Depuis 1990, nous en sommes ici à notre huitième mission onusienne. Haïti vit depuis 1986 et le départ de Jean-Claude Duvalier ce que j’appelle un conflit de basse intensité. Nous sommes confrontés à des luttes pour le pouvoir entre des acteurs politiques qui ne respectent pas le jeu démocratique. Mais il me semble qu’Haïti, sur la scène internationale, paie essentiellement sa grande proximité avec les Etats-Unis. Haïti a été l’objet d’une attention négative de la part du système international. Il s’agissait pour l’ONU de geler le pouvoir et de transformer les Haïtiens en prisonniers de leur propre île. L’angoisse des boat people explique pour beaucoup les décisions de l’international vis-à-vis d’Haïti. On veut à tout prix qu’ils restent chez eux.
http://www.letemps.ch/Page/Uuid/2a1b8ad0-0bb8-11e0-91f4-4e4896afb502|0
J'ai souvent montré du doigt l'absence de pugnacité des journalistes haïtiens sur de nombreux dossiers :
argent des boursiers haïtiens à Cuba disparu, canons anciens disparus à l'île à Vache et retrouvés au Panama mais jamais rapatriés en Haïti, argent de la drogue disparu à Port-de-Paix et décès en série des témoins, contrats du gouvernement haïtien avec Eurasian Minerals, rôle du Bureau des Mines en Haïti et de son directeur (payé pour quoi faire exactement ?) scandales des abus sexuels commis par les troupes de la Minustah, etc.
J'attribuais leur silence à une peur des représailles au niveau local
Mais, quand on voit comment aussi rapidement un haut fonctionnaire peut-être renvoyé, on comprend qu'il ne s'agit pas seulement d'une censure venant d'Haïti mais également de l'international.
On saisit mieux les difficultés des "pauvres" journalistes haïtiens
et le fait qu'ils se cantonnent dans le jaquotrépète.
Ce que tenderait à confirmer un des messages de WIkileaks attribué
à la ministre des Affaires étrangères des USA, Mme H. Clinton,
qui aurait demandé à son ambassade en Haïti non seulement de veiller
à ce que ne soit pas présentée une image négative de l'intervention post séisme des USA en Haïti,
mais mieux encore, de repérer les journalistes qui pourraient faire un portrait négatif
de cette intervention après le tremblement de terre.
Du coup, nul ne s'étonnera de voir l'homme du "groupe de Bourdon",
celui qui dénonce ce groupe à tout bout de champ, sans jamais s'avancer à le définir,
décerner sur internet aux USA le prix du" meilleur allié 2010 d' Haïti"
Non, vous n'hallucinez pas.
Oui, papa, se sa menm : les USA "meilleur allié d'Haïti en 2010."
Peut-être que les gens de la diaspora, le groupe non pas de Bourdon mais de "lakouzen"
déguste avec plaisir cette propagande.
Ki mele yo ! Ca ne les concerne pas directement.
Mais il y a un truc qui échappe à ces nationalistes "bannann",
c'est que la population haïtienne qui se trouve sur le terrain sait qui est qui.
Elle n'est pas dupe.
Les victimes du séisme, celles du choléra n'ont aucune hésitation
à désigner ceux qui leur ont apporté une aide efficace et sur la durée.
Et ceux-là ont bien été les médecins cubains.
Peut-être que dans de nouveaux cablesde Wikileaks, nous aurons droit
à des informations sur cette participation
cubaine interdite de cité dans les media dominants.
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