Avant propos.
Pour ceux qui ne la connaissent pas, commençons par une des défintions de l'expression "pousser des cris d'orfraie" :
Hurler, pousser des cris stridents (souvent sans réelle justification, avec une certaine disproportion entre l'acte et la réaction).
Résumé
Les partisans d'Aristide, des curieux, des oisifs, des ratpakaka et des chimères, selon l'interprétation des Grenn-nanbounda, ont "accompagné," selon l'interprétation des Lavalassiens, l'ex-président Aristide au Parquet. Celui-ci devait répondre aux questions d'un juge dans le cadre de "l'affaire Jean Dominique", journaliste assassiné au cours du premier mandat de Préval.
Une foule immense s'est déplacée. Ce n'était pas une simple chose pour les cadres lavalassiens de sécuriser cette manifestation. Le risque de débordement pouvant être très important, vu que dans toute manifestation de ce genre peuvent se glisser des provocateurs.
Tout semblait s'être bien déroulé, quand on a appris que des journalistes d'une télévision, "Tele Ginen", ont été molestés.
Ce qui est, il va sans dire, condamnable.
Les cris d'orfraie des Gnenn-nanbounda
Acte 1
Sur Vision 2000, un des fiefs des Gnbistes, le journaliste vedette s'enquérait avec une insistance lourde et, disons le, carrément suspecte auprès du reporter sur place sur d'éventuelles actes de violences qu'auraient commis les manifestants.
A plusieurs reprises, il pose la question au reporter lequel lui répond que non, tout semble se passer correctement. Finalement, le dit reporter comprenant qu'on attend autre chose de lui, raconte une histoire d'un marchand d'eau qui aurait été bousculé ou auquel on aurait volé sa marchandise. Et pour faire pleurer dans les chaumières, ajoute que ce pauvre homme aura perdu je ne sais combien de gourdes.
Le journaliste vedette restera sur sa faim mais ce n'est que partie remise.
Acte 2
On apprend que des journalistes de Tele Ginen ont été agressés. Les Gnbistes ont enfin, trouvé un os à ronger.
Les voici, unis main dans la main comme au bon vieux temps du G184, formant un choeur de pleureuses pour dénoncer et redénoncer cet acte terrifiant.
L'un des 2 journalistes vedette de Radio Vision 2000 en remet une couche : il annonce qu'une des voitures du journal Le Matin, dont il est le Directeur de rédaction aurait été sauvagement taggée.
Pas simplement taggué -e, mais sauva-ge-ment, lavalassiè-ne-ment taggué-e, avec une sort-te d'encr-e indélébil-e.
Horreur-re et damnation !
A partir de ce qu'on peut appeler un incident regrettable mais banal , parce que présent dans quasiment toutes les manifestations dans le monde, les journalistes, indépendants et objectifs bien sûr, nous rejouent le coup de la victimisation.
Le coup de la victimisation
Acte 1
Les deux organisations de journalistes s'empressent de sortir des communiqués pour condamner "l'attentat" contre leurs confrères. Ils en font une tonne, dramatisant l'action. On les avait connus plus prudents quand des journalistes ont été battus, lors du carnaval au Cap-Haïtien, par des hommes portant bracelets roses au poignet. Il ne me semble pas, je peux me tromper, qu'il y ait eu de déclaration de ces 2 nobles institutions sur cet incident.
Acte 2
Reprenant leurs tactiques bien rodées entre 2001 et 2004, de manipulation de l'opinion publique locale et surtout dirigée vers la diaspora et l'international, ils ressortent leur chiffon rouge ou carton rouge de cette époque.
Il s'agit de faire peur au citoyen non informé qui, comme tout un chacun craint pour sa vie et ses biens, en faisant revivre leurs fantasmagories de "têtes coupées" qui se retrouvent à la pelle dans les rues de Port-au-Prince, "d'orgie de violences" et surtout de "Aristide fossoyeur de la presse".
1- Un parcours intéressant
Rappelons que ce "Aristide fossoyeur de la presse" était une trouvaille de M. Ménard, relevant plus du marketing que de la défense des journalistes. Ménard était à l'époque patron de Reporters sans Frontières. Par la suite, après qu'il ait été prouvé que son organisation recevait des subsides des Républicains US, il va démisionner pour partir faire fortune au Qatar, (décidément la droite aime le Qatar L’un des animateurs vedette de vision 2000 invite les Haïtiens à aller s’employer au Quatar ) dont il reviendra déçu. Et finalement avouera ses amours pour l'ultra droite et pour le parti de Mme Le Pen, le Front national ( FN).
Mais Ménard est d'abord celui qui va coacher ces journalistes gnbistes, dont certains "exilés" à Paris parce que, selon eux, leurs vies étaient en danger en Haïti. Ils formeront un petit groupe très actif, une sorte de lobbyng auprès de la presse française et des parlementaires, tous acquis à leur cause. Et pour cause ! Ces journalistes boycotteurs de la commémoration des 200 ans d'indépendance d'Haïti, tout comme les zentellectuels primés/surprimés/déprimés/comprimés feront par la suite une carrière qui dans le commerce, qui dans la politique, qui à la télévision.
2- Le diable noir réinitialisé.
Il se trouve qu'aujourd'hui, à l'occasion du 10 mai (commémoration de l'abolition de l'esclavage) on reparle de la dette payée par Haïti à la France pendant plus d'1 siècle. Esclavage à Haïti : la Caisse des dépôts attaquée en justice Dette qu'Aristide a été le premier à mettre sur le tapis.
Dans les livres d'histoire d'Haïti, on n'en parle pas. Et aucun économiste, historien n'avait jusqu'à présent osé faire le lien entre cette ponction régulière pendant plus de cent ans dans les ressources du pays et ses difficultés économiques.
Tout était de la faute des nègres qui avaient confondu liberté et oisiveté. Point barre.
Ce silence sur le passé arrangeait les dominants, les élites locales et la communauté étrangère.
Mais voici qu'Aristide soulève ce point et le martèle jour et nuit. Il était clair que ça ne pouvait pas passer. L'exemple était très mauvais pour les départements français d'outre-mer qui auraient pu s'engouffrer dans cette brèche pour réclamer des réparations. Et bien sûr, la contamination, comme en 1804, pouvait gagner les anciennes colonies européennes de la Caraïbe et de l'Amérique du Sud.
Donc, réinitialisation de l'opération de diabolisation de 1991. Cette fois-ci l'homme n'est plus présenté comme un handicapé mental, il est un adepte de satan, amateur de messes noires, mangeur de bébés pilonnés.
3-Le dieu blanc
Cette possibilité d'avoir à faire face à une vague de demande de réparations représentait un danger pour tous les pays dont l'économie a profité de la traite des Noirs.
Aussi le dieu blanc, dans sa magnanimité, lui qui n'avait pas levé le petit doigt au cours des 29 ans de dictature macouto/militaro/duvaiériste, décida, avec l'appui de ses alliés et redevables locaux de sauver la population d'Haïti de son Attila tropical.
4-Mortelle assistance 1er moment : "dechoukaj de la diginité" , déracinement de la dignité.
Ainsi fut fait. Avec avec l'appui des média et des zentellectuels qui se sont dépassés pour l'occasion, jusqu'à réclamer la recolonisation de leur pays (Depestre dans un entretien sur RFI).
Avec l'appui de la société dite civile financée par par l'Union européenne et les USA (voir le rapport de l'UE sur les sommes versées au groupe 184 de 2003 à 2004), avec l'appétit des politiciens pour le pouvoir qui autorise à s'allier aussi bien avec le grand admirateur de Napoléon, Dominique de Villepin, qu'avec le grand pourfendeur de Marin Luther King, Jesse Helms, avec les assassins putchistes de la bande à Chamblain, Grenn Sonnen, Guy Philippe, avec les duvaliéristes les plus notoires et redoutables pour former un front contre le diable noir, Aristide, et ses partisans, en majorité les pauvres et Noirs.
La machine à diaboliser, à tuer et à opérer des false flags.
Elle se mit en place doucement. Tout d'abord en reprenant les mensonges qui avaient été diffusés lors du coup d'Etat de 1991. Assassiner le caractère d'Aristide était un préalable pour faire passer et avaler à l'extérieur ( diaspora et étranger) le coup d'Etat en préparation.
Donc, arrive le temps de la communication cinématographique: film du fils d'un consul du Danemark qui s'improvise réalisateur pour l'occasion, fim de Nejman, film d'Antonin. Les missiles sont lancés. Les journalistes font du zèle, ils crient, hurlent, dramatisent, et déclarent crânement qu'ils refusent l'objectivité parce qu'ils ont pris parti. Ils sont des militants gnbistes.
Apaid monte au créneau avec ces zentellectuels et quelques nègres pauvres de service, devant lui servir d'alibis. La bourgeoisie commerçante ouvre généreusement son porte-feuille. Elle qui investit rarement en Haïti, pour ce coup là, elle n'hésite pas.
Les étudiants, dont on a l'habitude de farcir la tête et qui désirent approcher la bourgeoisie, sont accessibles et disponibles pour alimenter le désordre.
Les lavalassiens ne contrôlent rien, ni la presse, ni la police. Le territoire est envahi par des bandes armées qui, de la République Dominicaine viennent commettre raids et exactions sur la population,avant de se replier.`
Guy Philippe saborde les émétteurs de Boutilliers, il l'avouera par la suite, faisant un mort. Les grenn-nanbounda s'empressent d'en rendre responsable les lavalassiens.
Tout fait divers, toute aggression sont, avant enquête, pour ces journalistes non-objectifs, n'est-ce pas, automatiquement attribués à Aristide en personne et montés en épingle.
Mortelle assistance : 2ème moment
A l'approche de 2004, les sanctions économiques: plus d'argent nulle part pour le gouvernement légitime. Son unique allié : une population démunie, affamée, désarmée et en partie analphabète. On ne peut pas aller loin avec ça. Le "blanc" le sait. Beaucoup de cadres du parti et de membres du gouvernement, sentant le vent tourner, désertent.
Les zentellectuels tournent comme de toupies entre Port-au-Prince, Paris, Montréal, New-York pour appeler au boycott de la commémoration du bicentenaire de l'indépendance. Ils décrivent Aristide comme "pire que Duvalier" et "semblable à Hitler". Rien que ça.
La presse internationale qui aime voir des "nègres " bétiser, les adore tout bonnement. Ils sont invités sur tous les média à se ridiculiser en jouant les "ya bon banania" qui supplient le messie blanc d'intervenir dans leur pays.
Les pays d'Afrique et d'Amérique Latine, n'en pensent pas moins. Ils ne sont pas dupes des intérêts de la machine de déstabilisation du gouvernement légitime (voir les déclarations du président de la RD, Fernandez, à propos d'Aristide fournies par Wikileaks). Cependant, face à la coalition des puissants, chacun choisit de regarder ailleurs.
Seule l'Afrique du Sud, (traitée de tous les noms par les grenn-nanbounda qui manient grossièretés et vulgarités, insultes en tous genres et en toute liberté sur les ondes) où par la suite Aristide se réfugiera après avoir été largué en République de Centre Afrique, assistera offiiciellement à la commémoration du bicentenaire de l'Indépendance.
La chute
Il aurait été possible de résister aux mercenaires venus de la RD. Mais pas à la communauté internationale qui avait décidé de ne plus débourser les programmes en faveur d'Haïti, qu'ils soient culturels ou sociaux et de ne plus honorer ses engagements financiers. Aristide devait partir ou la population devait mourir, tel était le marché. La messe était dite.
En février 2004, les grenn-nanbounda à Jacmel comme à Paris se souhaitaient une bonne année.
Leurs chefs leur avaient promis une caravane de l'espoir...qu'ils attendent encore.
Comme a dit Harriet Tubman " Si j’avais convaincu plus d’esclaves qu’ils étaient bien des esclaves, j’aurais pu en sauver des milliers d’autres. »
Mortelle assistance 3ème moment
Latortue, choisi pour diriger le pays et son gouvernement font une demande officielle pour que l'ONU envoie ses casques bleux en Haïti. Et ...par la suite lui fasse cadeau du choléra. 2010: tremblement de terre. Les ONG débarquent après le séisme. C'est la ruée vers l'or dit l'ambassadeur US en Haïti. Les Clinton de Caracol, Soros de la Fokal, O'Brien de Digicel, Sean Penn qui, tout soudain, se mue en humanitaire pour soigner sa déprime (il raconte comment en pleine déprime, dans sa chambre, il voit à la télé le séisme en Haïti et décide d'y aller), une quantité d'entreprises, tous foncent sur Haïti. Le MondeDiplo. Haïti dépecée par ses bienfaiteurs.
Mortelle assistance 4ème moment
Le 4ème temps aura été la sélection de Martelly, ex-artiste de chansons grivoises, grimé en homme compétent, honnête et tellement amoureux de la couleur rose qu'il veut peinturlurer tout le pays dans cette couleur. Les "Blancs" rigolent en douce. Un dernier coup asséné à Haïti, à peine remise d'un séisme, devant parfaire le "dechoukaj de la dignité" et offrir au monde entier cette image d'un pays que seules des marionnettes agitées par l'international peuvent gouverner.
Comme le dit l'internaute qui a raconté en créole les faits, ce récit ne s'adresse pas aux Haïtiens de maintenant, il est pour les générations futures.
Ci-après le récit de cette histoire macabre fait en créole par un internaute.
Wesner Georges · Meilleur commentateur · Respiratory Therapist à Lutheran Medical Center
Genle se pa sel ti pep la ki gen amnezi. Genyen menm se audacite ki chwal batay yo.
GNB di fo nou pase on lot vitesse. ce le sa ou we manifestasyon komanse gen plis vyolans. Gen yon jen gason yo tiye ak kout roch epi lage'l nan yon ravin ( yo sou video nou met al gade yo) Li mouri paske li te gen on mayo ki gen foto Aristide sou li.
(Se menm etidyan sa yo ki ta'l mande pep la padon le yo realize tro ta ke caravan nan se pwomes vid li te pote)
Pou fe yon long istwa pi kout lame mecenaire la pase nan plizie provins yo tiye Polis, tiye mamb fanmi lavalas, femen moun nan container lage yo nan lanme, kraze ekipman nan pelig, boule comisarya, boule tracte ak bouldoze. Le lame mecenaire la rive pre Potoprins yo konnen bagay la pa tap bon pou yo. Met yo di yo kampe la nou pral pran ti pe ya. Yo voye milite pa yo pou vi'n sipote coup d'etat epi pwotege la boujwazi. Nou pa sonje masak ki te fet apre kou deta tou? Se rat pa kk ki te fe yo?. Kombyen moun ke lame canibale, lame mercenaire tiye? mwen pa janm tande anyen sou sa. Nou vle pou'm revisite 1991 pou nou paske moun ki fe coup 2004 la se yo ki te fe coup 91 lan.
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